Pourquoi tu me fuis ?

Non, en fait tu ne me fuis peut être pas.

Tu sais cela fait à peine quelques jours que j'ai conscience de quelque chose.
Je me souviens encore. Dans la soirée, je l'ai attendue, lui. Et comme il n'est pas venu j'ai descendu ma petite côte. Tu t'en souviens ? Mais je ne sais pourquoi, quelque chose me poussait à retourner au lycée, à refaire un tour encore, on ne sait jamais ! me suis je dit.

Je suis remontée. Et je t'ai vu. Je me souviens, il faisait si beau, tu étais allongé en plein soleil sur un banc blanc, seul. Moi je suis passée à côté de toi et tu m'as regardé. Et lorsque je suis passée devant, tu t'es redressée pour m'observer entre tes deux jambes. J'étais si triste. Je l'avais attendue, lui, toute la soirée. Et toi en me regardant tu m'as rendu le sourire. Merci.

Mais tu connais notre sexe n'est ce pas ? Il m'en faut plus. Dorénavant j'ordonne ton regard ! Qu'il se pose sur moi. Je te rendrai milles choses. Alors je te cherche. Est ce que je t'aime ? Ou est ce que c'est seulement moi que j'aime à travers tes regards ? Je suis folle. Pourtant moi aussi je veux te regarder. Je suis si soulagée lorsque je te vois. Parce que j'oublie. Je ne vois que toi. J'entends ta voix grave et je me sens bien.

Quand la pause arrive, je te cherche. Et lorsque je ne te vois pas je te cherche encore. Je m'éclipse, je glisse, au travers mes amies et je vais en haut. Cela pourrait me suffir, nos regards seuls.

Mais non. Si notre année n'est que regards, je ne pourrais jamais te parler. Comment t'adresser la parole ? On ne se connait pas. On ne s'est jamais parlé.
Pour moi l'amour se fait, en paroles, puis en regards, et enfin en toucher.
Pourquoi faut il toujours que je commence par le mauvais côté ?  
Je me vois pas: "Hé ! Est ce que cette place est libre ? Je peux m'asseoir ?"
Si c'est possible bien sur ! Avec deux grammes d'alcools dans le sang ! (lol)

Si j'arrivais à te parler ce serait seulement parfait ! J'ai comme une folle envie de te posséder. Oui un jour je te parlerais, c'est sur, et je te ferai de beaux sourire sans détourner les yeux.

Et lui. Est ce que je l'ai oublié ? Peut être, peut être pas. Qu'importe. Il n'est que le reflet du piano (ça me rend si triste de dire ça).

Pour l'instant je suis un spectre qui passe devant toi et semble te maudire en te suivant discrètement.
Malheur ! Je doute. Finallement les regards....Ne sont peut être pas pour moi. et peut être que les miens ne sont pas pour toi.

Délivre moi, doux regard. douce voix.

Je crois qu'elle a flashé sur toi aussi. Un peu jalouse, moi. Elle me dit que tu as un corps superbe. Alors j'ai observé. Oui c'est vrai. Dans l'eau les formes se fondent et se sculptent.
Pourtant je lui ai bien dit : "S'il avait été obèse j'aurai quand même continué à le regarder." Tu ne me crois pas ? Peut être. Mais je me suis dit. Que c'est le trait du visage le plus important: aprés tu peux avoir trois tonnes de graisse dessous ou au contraire être un vrai squelette, je ne sais pas, je continue à te regarder.
C'est ce qui me contrarie. C'est peut être que tu es trop beau. Si tu avais été obèse ça m'aurait arrangé ! Qu'est ce que je raconte ? Peut être que je ne te trouve pas assez unique. Mais c'est normal, je ne t'ai jamais parlé !

Je vais y arriver. S'il te plait rends moi la tache plus facile.

Je t'ai juste trouvé si nu sur ce banc.

C'était beau