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C'est par ici...

...Mais gare à toi...

...si la grande vie....

Suis-je un chat de gouttière ou un persan banni ?

Un bijou est-il un bijou sans son écrin ?

Je me force à aimer.

Je me force à ressentir de l'amour pour être. J'existe ? J'existe. Je marche dans le vide, sans support, et quand je vois quelqu'un, une marche, une aide, je monte dessus, et je m'agrippe, je m'agrippe avec mes ongles et mes dents, je m'aggripe à ce corps immobile. "Je l'aime, je l'aime" Oui je ressens quelque chose, oui je suis là, ça y est je me ressens. Je suis quelqu'un, enfin à travers toi, mais sans toi je ne suis rien. J'ai besoin de toi pour vivre et si tu cesses de me regarder je tombe. Ce sont tes regards qui me font tenir debout, tu ne m'écoutes pas, je meurs. J'ai peur, tellement peur de ce vide, ce vide si profond, qui m'envahit, qui vient des entrailles, c'est psychologique et en même temps c'est profondément physique, ce vide, cette mort qui me prend d'en bas. Mais je ne veux pas, non je ne veux pas. J'ai si peur. Je t'aime, je t'aime, aime-me moi.


Photo de James Nachtwey.

"With drooping wings, ye Cupids come,

And scater roses, scater roses on her tomb.

Soft, and gentle as her heart.

Keep here, here your watch.

Keep here, and never part..."

 Laisse moi te voir me regarder. Je me cache derrière une ombre, ai-je jamais aimé ? Mon petit nombril me regarde dans la glace d'un air triste, et cette voix, cette boite à musique sans cesse qui me répète : ne me laisse pas tomber, sauve moi de ce trou béant, ce gouffre devant moi. Sauve moi, je t'en prie sauve moi. Je t'aime, je ne suis rien sans toi, alors ne regarde pas autour. Existe aux yeux des autres, car je ne suis rien sans leur regard. L'invisible me tue. Seule, seule je suis, seule je meurs.

Ne me cache pas aux yeux des autres, car si tu as honte de moi les autres ne doivent pas le voir, alors chut chut sois belle, illumine les regards. Fais briller leurs yeux, donnent leur envie, sois unique, sois plus que toi, sois autre, sois la seule, sois la seule, mais pas seule. Dans le mirroir apparait une fille au regard triste, qui attend un signe, le regard d'un garçon, le regard de la fierté, le regard de l'envie, mais le regard toujours le regard.

J'ai souvent fait ce rêve, où je cours après quelqu'un, et je n'arrive jamais à le rattraper, et je l'apelle mais il n'entend pas. Ca se répète, ça ne s'arrange pas. Je croyais changer mais au final je suis toujours la même. Petit nombril, ne t'ne fais pas, tu ne seras plus seul, je suis là. Même si personne n'est là pour te regarder je serais là, je te regarderais avec cet air de pitié , cet air qui dit, tu es laide mais je t'aime quand même, allons, ne pleure pas. Nous sommes tous les deux tu vois, nous sommes ensemble. Nous ne serons jamais seuls. Jamais. Je serais toujours avec toi. même quand les regards auront disparu il y aura toujours mon oeil pour te montrer que tu existes. Je ne t'ai pas oublié, je sais que tu es là, dans les entrailles, et j'entends ton cri, ton cri si fort qui hurle

"Keep here ! Here, your watch."

Et je ne peux pas compter sur les autres, ils ne comprennent pas, ce ne sont que des écrins, j'aimerais qu'ils soient plus que cela mais, je n'y arrive pas, parce que j'ai honte. J'ai honte de toi petit nombril, je refuse de te présenter à eux. Je refuse de leur dire: "regardez, voilà, voilà ce que je suis, je ne suis qu'un petit nombril." Je t'aime bien au fond, mais c'est par pitié. Tu n'es pas présentable tu sais petit nombril, je ne veux pas te montrer aux autres. Je ne suis pas assez fière de toi, et tu le sais, et tu en souffres. Tu entends mes petits soupirs, mes petits mots, ces mots cachés derrière les "je t'aime quand même" ces mots qui disent en fait "je te hais, je te hais. J'aimerais que tu te transformes, j'aimerais que tu ne sois plus toi, que tu sois autre. Je te hais car je suis dépendante de toi petit nombril. De tout ce que tu dis. Je hais ta dépendance à ces regards, je te hais toi qui te nourrit, qui te nourrit sans cesse de ces objets affreux, qui te ment à toi même, qui me ment. Je hais tes mensonges grossiers. Je te hais tout entier et en même temps j'ai pitié de toi. "Pauvre, pauvre petit nombril, ne pleure plus petit tout petit, je suis là pour toi, regarde je te nourris. Personne ne me remplacera, nous mourrons toutes les deux seules et un jour le gouffre ce sera le gouffre qui nous mangera et dans un souffle tu me diras "Regarde moi tomber. Même dans la mort laisse ton regard posé sur moi, à jamais. Si je meurs, tu meurs avec moi, car tu le sais, tu n'es rien sans moi."

Et je ne veux pas dormir. Et je ne veux pas m'éteindre, même pour quelques heures. Je veux que mon esprit sois toujours là , toujours consciente, que je garde toujours un oeil sur toi.

Comment guérrir de toi? Toi qui est dedans, toi qui est dehors ? Comment te faire taire ?

Je me répète dans mes mots, je me répète dans mes pensées, mais j'avance quand même, j'avance dans ma main et j'avance dans mes doigts.

Me voir avec d'autres, me voir libérer de toi, me voir sans toi petit nombril, ça me fait tellement du bien. Mais je n'arrive pas à me faire aimer des autres, je suis une montagne gelée et glacée. Alors mes fantasmes, mes films se brisent comme du verre, et tu me dis "c'est bien fait. Tu n'avais qu'à pas penser à te séparer de moi! Tu n'es pas faite pour vivre avec les autres. Aucun garçon ne t'aimera, et tu n'arriveras pas à en aimer. Renonce et reste avec moi."

"Let me, let me freeze again

To Death..."

Ecrit par Yume66, le Samedi 28 Novembre 2009, 22:20 dans la rubrique "Actualités".